Roberto

Roberto&Sue, ça venait de là, de lui, de Roberto.

Avec Roberto on a filmé Lolly pour son premier spectacle de danse, on a pris des photos de l'ombre des arbres, des anniversaires, de mes cheveux, de mes bijoux, de la beauté des choses et de sa drôlerie.

Roberto je l'ai habillé, questionné, jeté, soigné, vidé, abîmé, rempli et beaucoup sollicité.
Je l'ai trimballé partout avec moi. A Paris, à l'ile de Ré, en Bretagne, en soirées, au ciné, dans la cuisine et jusqu'aux wc.

Roberto a tout vécut avec moi, les ruptures, les rencontres, les déménagements, le boulot, les copines qui annoncent leurs grossesses, leurs déménagements, leurs ruptures, leurs promotions.

Il était là le jour où il a fallut aller chercher Lolly à l'école, à chaque anniversaires, et pour tous les réveillons.

On a chanté à tue tête, on a dansé, on a écouté la musique en sourdine, on a partagé, on s'est isolés.
Même quand j'étais seule, Roberto était là.

Un jour il est tombé dans ma baignoire, il y est presque passé. Une autre fois il s'est carrément fendu la gueule sur le trottoir. Il tombait souvent Roberto.

Il était fatigué Roberto, de plus en plus quand je le sollicitais, il réfléchissait, réfléchissait, réfléchissait... Il tenait plus le coup.

A cause de lui j'ai commencé à louper certaines choses. A moins photographier, à moins faire preuve de curiosité, à moins me documenter, à écouter moins de musique, à moins communiquer.

Parce que parfois, quand ça ne marche pas il faut se résoudre à arrêter, à passer à autre chose, j'ai du me séparer de Roberto.

Abandonné et vite remplacé.

Mais j'aurais toujours de tendres pensées pour lui.

Parce que putain Roberto, c'était pas personne.

Big Up.